Auteur : bastienmars
Date de création : 01-05-2007
Mon Coming Out
" Mon Coming Out "
Je commence par vous expliquer le mien et plus tard, je vous donnerai des pistes pour un coming out sans trop de casses...
Alors, la première personne à l'avoir su fut l'une de mes meilleures amies! Ma soeur adoptive!
Tout le monde savait que j'avais un problème... je m'étais arrêté de parler! Et Bastien qui ne parle plus... c'est qu'il y a un grave souci! Déjà que j'étais mal dans ma tête, je me suis fait plaquer! Alors à ce moment là, tout s'est effondré!
J'ai donc décidé un jour de dire à ma soeur adoptive que j'étais gay! Nous étions que tous les deux, venions de manger (et du coup j'avais envi de vomir... évitez de manger avant d'annoncer ce genre de chose!), assis dans l'herbe! Et j'ai dit, "tu sais que j'ai un problème ces temps ci", elle a dit "oui", toujours très compréhensive mais n'osant trop parler...
Puis j'ai continué, la gorge serrée, "jme suis fait plaquer". Elle a de nouveau dit "oui", et j'ai ajouté "par un mec"... Et là elle a dit "aaaaaa".
Quand j'y repense, c'est drôle! Mais sur le moment, les larmes me montaient aux yeux! Elle m'a pris dans ses bras, avec des caresses réconfortantes... Puis nous avons un peu discuté, je ne sais plus très bien tout, mais en gros, j'ai raconté comment j'avais menti pendant des années, pour finalement tout reprendre chronologiquement!
Me voilà "homo assumé"... ou du moins, en partie!
Puis ça s'est un peu enchainé: une copine, une autre, un copain, mon autre meilleure amie, puis des copines...
Mais ce n'était pas encore le top!
Jusqu'au jour où:
Ma mère vient dans ma chambre, s'assoit à côté de moi sur le lit et dit "bon, maintenant dis moi ce que tu as".
Je ne voulais pas, ce n'était pas le moment! Je n'étais pas prêt! Et elle ajouta "tu es amoureux d'un garçon? c'est ça?". C'était une hypothèse possible selon sa coifeuse qu'elle avait vue l'après midi même et qui avait sorti " mais ton fils, il ne se chercherait pas? " ...
Je l'ai donc regardé, le ciel m'est tombé sur la tête et j'ai dit sur un ton grave: "vas fermer la porte" (pour pas que mon bopapa vienne).
Et là j'ai tout déballé. En vrac! Comme ça venait! Jme suis déchargé sur elle, sans précautions!
Elle pleura, je pleurai, j'ai fait un début de crise de spasmophilie, me suis bouré de médicaments, et elle m'a demandé de lui laisser le temps de réfléchir. Nous n'avons pas beaucoup dormis tous deux cette nuit là.
Le lendemain matin, rien n'avait changé, le ptit déj' était à la même place que d'habitude...
Mais rien n'était plus pareil... il y avait quelque chose de pesant... Je me sentais plus léger à l'intérieur, mais l'air semblait s'appuyer sur moi de façon à ce que je pose genoux à terre et me demande s'il était venu l'heure d'en finir. Ca aurait été plus simple!
Mais mon bb était là pour me soutenir, mon Ptit Bonhomme des Montagnes aussi... alors j'ai tenu le coup. Sans savoir très bien pourquoi, je continuais de me lever, de marcher jusqu'à la fac... Mais je l'ai fait!
Le métro s'arrêtait devant moi,comme pour me lancer un défi, je le prenais, sans jamais me jeter dessous, parce que ça aurait fait chier les autres... Mettre tout le monde en retard... tous ces gens m'en auraient voulu!
Durant quelque temps, ma mère n'était plus ma mère. Elle était devenue une mère! Une mère qui avait peur pour son fils: peur pour sa sécurité, peur pour ses études, peur pour sa santé, peur pour sa vie, peur qu'il le dise, peur pour son bonheur... peur pour lui!
Pourtant je n'avais pas changé! Mais elle n'osait plus dire "enculé" ou "gros pédé" quand un conard faisait une connerie sur la route. Alors elle s'arrêtait à "enc" et finissait par "foiré"!
Elle me sermonait tout le temps pour la fac... sans chercher à comprendre ce qui n'allait pas... ça n'était jamais arrivé. Ce n'était plus ma mère!
Je lui avais menti, elle ne comprenait pas, elle croyait tout pouvoir comprendre, tout savoir de moi... Elle croyait...
Et tout s'est écroulé!
Mon chéri m'a dit qu'elle avait en quelque sorte un deuil à faire... et c'était vrai! Puis elle finit par dire "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir". L'espoir que je sois bi ou que je revire! lol
Puis un jour j'ai craqué, jlui ai dit que j'avais failli ne plus être là, que j'en avais marre qu'elle ait changé... Et je lui ai expliqué que j'étais toujours le même, sauf que j'aime les garçons... comme elle! mdr
Ce jour... c'était deux mois après mon annonce! Deux mois pour faire le deuil de rêves de toute une vie... ce fut finalement très court!
Nous avons alors recommencé à plaisanter comme avant, et sur tout! Même sur mon homosexualité. De temps en temps je la prends à dire "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir"... mais bon, il faut la comprendre. Et je ne lui en veut pour rien de ce qu'elle a dit ou de ce qu'elle a fait, même si ce fut parfois blessant ( "mais qu'est-ce que j'ai raté?" ) !
Et non, je ne suis pas le jeune homo frustré en crise d'ado qu'on a tendance à stéréotyper! Il n'y a pas eu de mot plus haut qu'un autre, beaucoup d'amour, toujours! Aucune porte qui claque, aucune fermée! La parole... encore et toujours!
Ma maman a encore été la plus forte!
Désormais, elle s'inquiète de mes incertitudes, de mes angoisses, de mes problèmes sentimentaux et n'oublie pas de rajouter quelques leçons sur la nécessité d'avoir un bon métier à l'heure actuelle!
De savants conseils que je n'oublie pas, mais qui sont parfois dur à appliquer...
C'est ainsi que ma mère, mon bopapa et ma bellemaman le savent...
On en parle pas avec mon bopapa, quelques ptites plaisanteries échangées à mots couverts. Quant à ma bellemaman, elle fait parfois preuve d'un peu de curiosité assez drôle: "tu me montres des photos de ton chéri? Et... tu le vois quand?" .
Dans le prochain article, je vous dirai ce que je pense qu'il faut faire pour limiter la casse... Ce sera simplement ce que je pense, sans la prétention d'une recette miracle... car malheureusement, ça n'existe pas!
Commentaires
recoucou petit bastoun !!
c vrai, grand moment de sa vie le coming -out ;on c jamais comment s'y prendre . remarke 1 foi ke t'en a fait 1, les otres viennent plus facilement, sauf pour la famille... je comprend un peu ce ke tu a pu vivre ....enfin, si t'arrive a t'assumer c bien, j'sui même super contente pour toi . vu commen tu es proche de maman, ca a du ête super dur ce vous avez vécu.... moi koike tu fasse, j'sui tjs là pour toi, (même si tu vire a l'obésité )c dire a kel point je t'aimmeeuuhhh !! bsx , bon courage
Je n'ai pourtant pas fait grand chose...
Trés beau blog, ton texte est trés touchant, pleins d'humilité et courageux... C'est trés bien de l'avoir dit, de ne pas rester dans l'ombre, on ne vit qu'une fois mieux vaut ne pas perdre de temps... Un énorme bisou